La continuité de l'esclavage, mais la rupture des formes d'exploitation.

 

  • En effet, l’esclavage « classique » ne s’est pas totalement arrêté après l’abolition, mais les formes d’exploitation ont changées.

 

Par exemple, en Afrique, des hommes vont trouver des femmes, leur font croire qu’ils sont amoureux et qu’ils sont prêts à les ramener en France pour un avenir meilleur, mais une fois en France, ils prostituent leur « fiancée ». C’est la forme la plus courante d’esclavagisme et celle aussi qui passe le plus inaperçu car les proxénètes s’arrangent pour rendre leurs victimes dépendantes, généralement avec de la drogue. Ce qui les oblige à revenir auprès d’eux. Il existe d’autres formes d’exploitation comme celle du travail domestique. Les victimes suivent une personne qui leur promet une situation régulière en France et un bon travail, et elles se retrouvent finalement à travailler pour la dite personne sans papier et avec des conditions de vie misérables. Il existe aussi l’exploitation dans les services de restauration ou les ateliers de confection. Les victimes sont très peu payées et travaillent dure à longueur de journée pour enrichir des fabricants peu scrupuleux. On peut aussi parler d’exploitation destructive en ce qui concerne le prélèvement d’organes. En effet, parfois les futures victimes sont ramenées en France pour travailler, mais aussi parfois pour prélever leurs organes. C’est un commerce particulièrement lucratif pour les revendeurs au marché noir car la valeur d’un organe peut se monter à plusieurs centaines de milliers d’euros voire plusieurs millions d’euros en fonction de la rareté de l’organe. Nous avons dressé une typologie des cas recensés par le CCEM (Comité Contre l’Esclavage Moderne) en fonction de l’âge des victimes, de leur sexe de leur origine et des peines encourues pour les gens qui les exploitaient. Le CCEM s’occupe de recenser les cas d’esclavage et de venir en aide aux victimes. En 2006, 373  signalements ont été faits auprès du CCEM et 93 victimes ont été prises en charge. Cette année, 326 signalements ont été faits et 94 victimes ont été prises en charge.

 

 

  •  C’est donc à ce niveau que se trouve la rupture entre l’esclavage avant et l’esclavage après l’abolition en 1848 : avant, les esclaves étaient forcés à travailler par des contraintes physiques (chaînes). Aujourd’hui il s’agit plutôt de contraintes d'ordre morale. Les personnes qui exploitent d'autres personnes s'arrangent en général pour que la victime sente qu'elle ne sera pas aidée et qu'elle sera directement renvoyée dans son pays d'origine. C'est pourquoi les victimes ont du mal à franchir le pas de la dénonciation.

  • Les techniques sont très variées, mais elles aboutissent au même résultat : la privation des libertés de la personne !

                                                      
 
 

 

 

La justice et son droit vis-à-vis de l'esclavage.

 

  • Depuis 1848, l’esclavage est aboli en France.
  • 100 ans plus tard, en 1948, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme est rédigée. Elle stipule : « Nul ne sera tenu en esclavage, ni en servitude; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ».
                                                                               

  • Aujourd’hui, l’esclavage est toujours une réalité, il est heureusement généralement puni par la loi même si seulement 1/3 des cas sont pris en charge.
  • En effet, tous les cas d’esclavage ne sont pas forcément punis, faute de preuves. En 2007, 326 signalements ont été faits et seulement 94 personnes ont été prises en charge par le CCEM (Comité Contre l’Esclavage Moderne).
  • On peut donc noter une volonté de la part d’associations pour faire quelque chose contre ces exploitations puisque elles sont de plus en plus nombreuses :

- SOS Esclave en Mauritanie

- Esclavage Tolérance Zéro à Marseille

- Les Anneaux de la Mémoire

  • Il faut quand même noter que la première définition internationale de la traite à été adoptée le 6 octobre 2000 par le Comité Spécial des Nations Unies chargé de l'élaboration du protocole additionnel à la Convention contre la criminalité organisée relatif à la traite des personnes.

Article 3 du Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes

et des enfants:


a) la traite des personnes
désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de

personnes, par la menace ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude,
tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou
d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation.
L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation
sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou
le prélèvement d’organes;

b) le consentement d’une victime de la traite des personnes à l’exploitation envisagée, telle qu’énoncée à
l’aliéna a) du présent article, est indifférent lorsque l’un des moyens énoncés [dans la définition] a été utilisé ;

c) le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil d’un enfant aux fins d’exploitation
sont considérés comme une traite des personnes même s’ils ne font appel à aucun des moyens énoncés
à l’alinéa a) du présent article ;

d) Le terme enfant désigne toute personne âgée de moins de 18 ans.

Source : victimsoftrafficking.esclavagemoderne.org/FR/definition.html

La commémoration de l'abolition de l'esclavage.

Le 10 mai est devenu la date officielle de la commémoration de l'abolition de l’esclavage seulement en 2006 soit plus d’un siècle et demi après l’abolition de l’esclavage.

On remarque que petit à petit, des associations se font en rapport avec l’esclavage, ce qui manquait cruellement jusqu'à il y a 5 ans.

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